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Ma force a le goût du silence et de la nuit


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Je vis avec un monstre silencieux : la migraine.

Pas un simple mal de tête. Non.

Une vague noire qui m’écrase, m’enferme, me broie.


Quand elle surgit, je ne suis plus qu’un corps en guerre.

Je vomis, je supplie le silence, l’obscurité, l’absence.

Plus aucune lumière, aucune odeur, aucun bruit, aucun contact ne sont tolérables.

Je disparais du monde.


Et pourtant, je survis. Encore. Et encore.

À chaque fois, j’ai l’impression que je n’en sortirai pas vivante.

La douleur est telle que je me demande si mon cerveau ne va pas exploser.

Je tremble à l’idée d’un AVC, d’un malaise, de tomber et de ne pas me relever.

Mais je me relève. Toujours.


Hier, ma fille m’a dit :

Maman, tu es la femme la plus forte du monde.

Elle venait, elle aussi, de vivre cette douleur qui efface tout le reste.

Elle a compris, dans sa chair.


Oui, je suis forte.

Mais qu’est-ce que ça coûte, d’être forte.

Qu’est-ce que ça prend comme force, de souffrir.


Et ce mal, on ne le voit pas.

Il n’est pas spectaculaire. Pas visible.

On le minimise, on le moque, on le balaie.


Je me souviens de lui, me reprochant de ne pas retrouver le sourire assez vite après une crise.

Mais comment peut-on ressortir indemne d’un tel traumatisme ?

Mon corps a hurlé. Mon esprit s’est vidé.

Ce n’est pas juste une douleur. C’est un champ de ruines.


Alors aujourd’hui, je pose ces mots pour celles et ceux qui vivent ça aussi.

Pour celles et ceux qu’on n’écoute pas. Qu’on accuse. Qu’on oublie.

La migraine est une maladie. Un enfer invisible.


Et si vous me croisez, un jour où je souris,

Sachez que ce sourire, je l’ai arraché à la douleur.

C’est ça, ma vraie force.

 
 
 

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